La réalité virtuelle révolutionne le divertissement en voiture

De l'extérieur, rien n'indique qu'une petite révolution numérique se prépare dans ce bâtiment situé dans le quartier de Maxvorstadt à Munich. Au cinquième étage de cet immeuble d’apparence sobre et fonctionnelle, se trouve le siège d’holoride GmbH, où une soixantaine de « holoriders » travaillent sur le développement de divertissements immersif en voiture et où se trouve le bureau de Nils Wollny, l'un des fondateurs.
Cependant vous ne l'y trouverez que très rarement, car la start-up tech est en pleine ébullition. À tel point que ce quadragénaire est souvent en déplacement, entre deux pays ou entre deux postes de travail afin d'échanger avec ses collègues. Il n'est pas rare qu'il porte des lunettes de réalité virtuelle pour s'immerger dans le monde que lui et son équipe veulent ouvrir aux passagers de voiture. « Des études montrent qu’à l'échelle mondiale, les gens passent environ 400 milliards d'heures par an dans leur voiture. Si l'on pouvait utiliser judicieusement ne serait-ce qu'une fraction de ce temps grâce à notre offre, nous aurions déjà réalisé un exploit. », dit-il pour expliquer l'un des objectifs de son entreprise.
Sur certains modèles et dans certains marchés Audi, les passagers arrière pourront, à partir du mois de novembre, utiliser des lunettes de VR pour regarder des films, des jeux vidéo et des contenus interactifs en étant en totale immersion¹. Les sens sont sollicités de manière si intense que le monde virtuel se substitue au réel, et c'est précisément ce que l’entreprise entend par « immersion ». Mais comment est-ce que ce système fonctionne concrètement ? Connecté au véhicule via Bluetooth, holoride intègre les données liées aux mouvements - et notamment aux accélérations, aux changements de direction et aux comportements de freinage - dans l'expérience de réalité virtuelle. C’est ce que l’on appelle le contenu élastique (Elastic Content). Et si Audi joue un rôle décisif dans le développement de cette technologie, c’est en partie parce que Nils Wollny connaît la marque depuis longtemps.
L'histoire d’holoride commence au début des années 2000. « L'automobile et le divertissement m'ont toujours fasciné et beaucoup inspiré », dit N. Wollny avec du recul. À l'époque, il réalise son mémoire de fin d'études chez Audi. « Mon mémoire portait le titre de "Metrotainment", c'est-à-dire le divertissement dans les métropoles. Il explorait les formats d'expérience interactifs dans l'espace urbain et la meilleure façon de les utiliser pour promouvoir une marque comme Audi. » Auparavant, il avait passé environ un an à Los Angeles dans le cadre d'un stage chez le constructeur. Depuis, les chemins professionnels de Nils Wollny et d'Audi se sont croisés à plusieurs reprises. Après l'obtention de son diplôme, N. Wollny s'oriente vers le monde des agences de communication à Hambourg, puis il rejoint le siège social d’Audi à Ingolstadt en 2015 en tant que directeur du « Digital Business ».

« À l'échelle mondiale, les gens passent environ 400 milliards d'heures par an dans leur voiture. »
« J'ai ensuite réalisé une présentation interne sur comment un constructeur automobile peut se préparer à l'avenir du divertissement en voiture, en sachant qu’un jour tous les véhicules seront automatisés. » explique Nils Wollny. Il fait ensuite la connaissance de Daniel Profendiner et de Marcus Kühne, qui exploraient le même sujet chez Audi mais sous différents angles. Ainsi, en combinant leurs différentes approches, le projet a pris forme. « L'ingénierie et l’art des affaires ont fusionné », résume N. Wollny à propos du processus initial. « Tous les trois, nous avons alors commencé à construire notre premier prototype ». Aujourd'hui, holoride se compose de lunettes de VR et d'une manette Bluetooth - d’ailleurs on le remarque à peine dans la voiture. À l'époque, en 2016, l'équipement nécessaire remplissait tout le coffre. Au départ, les ordinateurs n’étaient pas assez puissants, la synchronisation entre les mouvements du véhicule et l'expérience en VR n'était pas parfaite et la technologie des lunettes de VR n'avait pas encore atteint son niveau actuel. « Nous avions tous les trois le sentiment qu’il y avait un immense potentiel à exploiter. C’est pourquoi nous avons décidé de nous rendre aux États-Unis pour en discuter avec les grands acteurs du jeu vidéo et du divertissement. »
Il ne faisait aucun doute qu'une technologie comme holoride permettrait de faire du véhicule un nouvel espace de divertissement. Aussi, du point de vue d'holoride, il était tout aussi évident « que cette technologie devait laisser une grande marge de manœuvre aux fabricants, afin que le système puisse être réellement efficace et pensé au mieux pour les utilisateurs », explique N. Wollny. La société holoride GmbH a été créée en 2018 par N. Wollny, M. Kühne, D. Profendiner et Audi. Leur vision : une start-up technologique ouverte à tous les constructeurs automobiles. « Aujourd'hui encore, je suis très reconnaissant car je pense qu'il est tout à fait inhabituel pour un constructeur automobile de lâcher prise et de se dire qu'il est plus cohérent de prendre une petite part d’un gros gâteau plutôt qu’une grosse part d’un petit gâteau. » La première grande présentation publique a eu lieu lors du salon high-tech CES 2019 à Las Vegas.
Et les projets d'holoride pour le futur sont très ambitieux : « Faire de chaque trajet une expérience fascinante » (en insistant bien sur le mot « chaque »), telle est la mission de l'entreprise. La société a déjà imaginé sa propre cryptomonnaie « RIDE », grâce à laquelle l’utilisateur pourra accéder à des nouvelles fonctionnalités et mises à jour, une fois installé dans sa voiture et connecté à l'univers holoride. La passion de l’entreprise se retrouve jusque dans la plaque d'immatriculation de l'Audi e-tron Sportback de fonction, avec laquelle Nils Wollny se rend à son prochain rendez-vous. En effet, celle-ci porte les lettres « XR » pour « Extended Reality ». S’il est impossible de savoir ce que l’avenir nous réserve, une chose dont tous les employés d’holoride sont sûrs : l'univers holoride immersif a de très beaux jours devant lui.
Audi e-tron Sportback: Consommation électrique (cycle mixte*) en kWh/100 km: 24–20,9 (NEDC) | 25,9–21,1 (WLTP)Émissions de CO₂ (cycle mixte*) en g/km: 0
Plages de consommation de carburant/électrique et émissions de CO₂ en fonction de l'équipement du véhicule sélectionné.
Audi e-tron Sportback: Consommation électrique (cycle mixte*) en kWh/100 km: 24–20,9 (NEDC) | 25,9–21,1 (WLTP)Émissions de CO₂ (cycle mixte*) en g/km: 0
Plages de consommation de carburant/électrique et émissions de CO₂ en fonction de l'équipement du véhicule sélectionné.
¹L'utilisation de lunettes de réalité virtuelle pendant le trajet est : 1) autorisée uniquement pour les passagers de la deuxième rangée de sièges sur les positions assises latérales ; 2) autorisée pour les personnes mesurant plus de 1,5 mètre ; 3) autorisée uniquement si l'utilisateur des lunettes VR ne peut pas atteindre un objet situé devant lui (p. ex. la face arrière du siège avant) avec son bras entièrement tendu (doigts tendus compris) ; 4) autorisée uniquement si les mesures de sécurité nécessaires (p. ex. dispositif de maintien) sont appliquées aux lunettes VR.
¹L'utilisation de lunettes de réalité virtuelle pendant le trajet est : 1) autorisée uniquement pour les passagers de la deuxième rangée de sièges sur les positions assises latérales ; 2) autorisée pour les personnes mesurant plus de 1,5 mètre ; 3) autorisée uniquement si l'utilisateur des lunettes VR ne peut pas atteindre un objet situé devant lui (p. ex. la face arrière du siège avant) avec son bras entièrement tendu (doigts tendus compris) ; 4) autorisée uniquement si les mesures de sécurité nécessaires (p. ex. dispositif de maintien) sont appliquées aux lunettes VR.